...SORRY...
Tu as attendu un beau jour pour mourir. Il fait beau dehors. Il fait même très chaud. Pourtant au fond de toi c’est tout le contraire. Glacé. Simplement vide. Pourtant tu profites des derniers moments passés avec ceux que tu aimes. Tu chahutes, tu ris, tu parles…. Vous vous bousculez. Tout va bien. Toi tu vas mal. Tu rentres chez toi. Il n’y a personne. C’est le moment. Tu ne peux plus reculer maintenant. Tu trembles, tu as froid. De la tête au pieds. Pourtant tu vas le faire cette fois-ci. Tu montes les escaliers…Tu prends des feuilles, un stylo. Et là tu écris. Une lettre, deux, trois. Tellement de chose à dire en si peu de temps, tellement de choses a exprimé. Une pour tes parents. Une autre pour ton copain. Le reste pour tes amis. Tu les écris les larmes aux yeux. Tu mets dans les mots le dernier amour qui te reste. Il est temps maintenant. Tu veux écrire un dernier message pour tous ceux que tu aimes. Mais que dire ? Soudain une idée te vient. Tu prends un couteau et tu commences. Sur ton bras tu grave : « no fate » et sur ton ventre simplement : « Désolé ». Tu n’as pas appuyé trop fort sur la lame. Il faut qu’il te reste de la force pour la véritable étape. Dans la salle de bain tu fais couler un bain. Il te faut de l’eau chaude. Brûlante. Pour qu’elle te monte à la tête. C’est toujours mieux. Tu te poses tellement de questions. Mais tu n’as plus le choix. Tu prends de l’eye liner et tu en déposes sous tes yeux. Et là tu pleur. Tu aurais tellement voulu que tout soit différent. Le noir coule le long de ton cou. Tu te regardes dans la glace et tu réalises que déjà tu es pâl. La mort t’attend. Tu ressembles déjà à un ange. Tu te diriges vers la baignoire. L’eau te brûle. Ton ventre et ton bras te font atrocement souffrir mais tu continus. Où trouver le courage de le faire ? Tu laisses tellement de chose. Mais tu le sais ta place n’a jamais été ici. Alors tu prends la lame de rasoir posée près de toi. Tu commences. Tu as mal mais tu continues. Tu as peur mais tu continus. La baignoire est écarlate. C’est de ton sang tu le devine. La force te quitte progressivement tout comme ton sang qui se déverse. Mais tout ceci tu ne peux déjà plus le voir. Tout tourne. Alors tu fermes les yeux... Lentement, tu sent ton corps se vider… Enfin tu l’as fait. Tout est finit. Une lumière sortie de nul part. Tu tente de la rejoindre mais en vain. Tu te sens léger. Tu quittes ce corps qui n’est plus le tien. Il est plongé dans une baignoire rouge de sang. Tu parais si fragile. Tu es vidé de ton sang. Tu te contemples. Tu attends. Puis soudain, du bruit. Quelqu’un monte. C’est ta mère. Elle a trouvé les lettres. Elle lit ces quelques lignes :
Je vais seulement passé dans la pièce d'à côté.
Je suis moi, vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employer pas un ton différent.
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Que mon nom soit prononcé à la maison et ailleurs comme il l’a toujours été,
Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serai-je hors de vos pensées, parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin……
Elle est complètement paniquée. Elle ouvre la porte et la elle murmure : « Non ! Pourquoi ? ». Elle ne comprend pas. Elle pleure. Elle cherche à comprendre. Les urgences arrivent. Mais il est trop tard pour toi. Ta mère est si inquiète. Pourquoi lui fais-tu aussi mal ? Tout ce que tu voulais c’était arrêter de souffrir. Tu n’as pas pris conscience de ce que tu laissais derrière toi. Tu regrettes tellement. Tu ne voulais pas que cela se passe ainsi. Ta mère est toujours là. Elle est en pleures. Elle ne parvient pas à formuler les mots pour prévenir ta famille. Ils sont tous sous le choc. Ils ne comprennent pas eux non plus. Toi, toujours souriant qui allais si bien. Comment ? Pourquoi ? L’ambulance est arrivée tout comme ta famille et tes proches. Ils pleurent. Ils hurlent. C’est ça ce que tu voulais ? Les faire souffrir ? Mort ! Tu es mort mon fil. Ils ne comprennent toujours pas. On tente de leurs expliquer sans succès. Ta mère crie et hurle : « mon fils ! Pourquoi lui ? Pourquoi ! ». Toutes ces questions dans leurs têtes. Mais tu ne le voulais pas tout ça toi ! Tu répands le mal. Il est trop tard. Ta mère lui téléphone, lui annonce la nouvelle, lui annonce ce qui s’est passé. Ton copain ou plutôt ton ex. Tout ça c’est à cause de lui. C’est pour lui que tu es mort. Parce que tu l’aimes. Parce que tu ne supportais pas qu’il te trompe. Ta mère raccroche. Ton copain aussi pleure. Il ne comprend pas. Il s’en veut. Tu es satisfait ? Mais combien de temps cela durera ? Il tournera la page. Il t’oubliera. Déjà il se calme. Il te remplacera et tu ne seras bientôt plus qu’un souvenir. Et oui mon gars ! T’as fait tout ça pour rien ! Ton meilleur ami est bouleversé. Il s’en veut de ne pas avoir été là pour toi. Tu le vois si mal. Tu l’entends pleurer, crier qu’il t’aime, qu’il aurait voulu faire sa vie avec toi. Tu ne comprends donc pas ? Il était fou de toi et toi tu n’as rien vu. Maintenant c’est trop tard. Il veut te rejoindre, en finir. Il ne peut pas vivre sans toi. Mais tu ne peux rien faire pour l’en empêcher. Tu espèr de tout cœur qu’il continuera à vivre pour deux. Tu t’en veux tellement.
Aujourd’hui c’est l’enterrement. Des tas de gens sont venus. Tous sont mal, tristes. Tu reconnais même ta maîtresse de CP ! Pourtant tu ne peux toujours rien faire. Tes amis ont les lettres aux mains. Ils n’ont toujours pas compris. Toi tu es là. Tu voudrais les éclairer, leurs dires. Mais il est trop tard. Tu vois la messe, le cercueil. Tu as provoque tout ce mal ! T’as pensé qu’à toi. Et toi qui pensais ne pas être aimé. Petit égoïste ! Tu te rappelles la dispute avec ta mère. Tu croyais que tes amis ne t’aimaient pas hein ? Tu doutais de tout. Pourtant aujourd’hui ils sont tous là. Rien que pour toi. Alors ne t’aimaient-ils pas ?bien sur que si ils t’aimaient…
Et là, une lumière. Tout s’éclaire. C’est la dernière. Tu es entre quatre planches… tu frappe mais plus rien… Tu pleures, tu cris…. Tu grattes contre cette planche et tu sais qu’il n’y a plus rien… La lumière disparaît, et c’est la fin… Où es tu donc a présent ? Que fais tu maintenant ?..............